Je suis dépressif et africain : donc personne ne me croit ?

Je suis dépressif et africain : donc personne ne me croit ?

“Tu es un grand garçon, ressaisis toi et arrête de blaguer”. “Vous regardez trop les affaires de blancs, ça vous embrouille le cerveau ou bien ? Laisse ton affaire”. Bien souvent sous nos cieux, ce sont les types de réactions auxquels l’on est exposé lorsque l’on prend sur soi de mettre des mots sur ce qui peut être perçu comme des symptômes de dépressions. Mais qu’en est-il réellement ? L’africain serait-il vacciné contre la dépression ? La dépression en Afrique est-elle impossible ?

Faut-il le rappeler ? L’africain est un être humain

Dis comme cela, on penserait sans doute à un slogan sur la défense du statut d’humain de l’africain (comme s’il fallait en douter). Sauf qu’en l’état il ne s’agit pas de cela. En effet, nous partons du principe selon lequel la dépression comme le paludisme ou le choléra est une maladie. La nuance ? Elle est purement mentale et donc n’a pas forcément des symptômes faciles à détecter.

Du coup, il est plus que normal qu’un africain dans certaines conditions entraînant la dépression en souffre. Et à ce sujet les chiffres existent et sont alarmants. En effet l’OMS recense environ 30 Millions de personnes souffrant de la dépression en Afrique. Des chiffres qui s’aggravent lorsque l’on y ajoute le constat selon lequel près de 11 personnes sur 100 000 se suicident par an en Afrique à cause de leur état dépressif.

Pour savoir la dépression il faut déjà diagnostiquer

Le réflexe lorsqu’on se retrouve dans un état dépressif ou que l’on en remarque les symptômes est de se faire suivre par un spécialiste sur les questions de santé mentale. Il s’agit notamment d’un psychologue ou psychiatre. Des spécialistes qui généralement n’existent pas en grand nombre dans les services médicaux en Afrique. Un état de chose qui rend leur accès difficile et donc ne favorise pas le diagnostic chez beaucoup de patients.

A cela s’ajoutent les moyens financiers que requiert ce type de suivi médical. Plusieurs personnes en dépression vivent en situation de précarité et ne sont pas en mesure de s’offrir les soins adéquats.  Entre subvenir à des besoins de bases et écouter les conseils d’un psychologue, le choix est généralement vite fait. Il faut aussi noter que dans plusieurs cas, les personnes dépressives ne savent même pas qu’elles sont malades et ont besoin de soins.

Se libérer, assumer et guérir la dépression en Afrique

Ne vous laissez pas submerger ou influencer. Si vous ressentez que vous devenez dépressif, la première étape est déjà d’en prendre conscience. C’est pour cette raison qu’il est important de se renseigner soi-même sur la santé mentale, afin de mieux se préparer à affronter ce type de problème ou à l’éviter au mieux. Ainsi, dès que vous vous en rendez compte, il est important de chercher du soutien.

N’hésitez pas à aborder le sujet auprès de personnes en mesure de vous comprendre et de vous soutenir. En réalité, dans ce genre de situation, l’aide de votre entourage pourrait déjà être d’une grande utilité. Dans le meilleur des cas, entrez dans une démarche de suivi médical. Ainsi, vous pourrez bénéficier d’un appui de qualité, pour voguer entre les vagues dévorantes de la dépression.

Ulrich TONAKPA

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