La cité des Nanto a accueilli l’édition 2024 du Blog Camp organisé par l’Association des Blogueurs du Bénin. Il s’est tenu du 13 au 17 Septembre 2024, et à reunis plus de 100 jeunes. Le thème retenu pour cette édition était : »L’opposition digitale face à l’activisme pour les DSSR ».
C’est quoi l’activisme pour les DSSR ?
L’activisme est avant tout un mouvement social qui vise à influencer les politiques, les attitudes ou les comportements à travers des actions directes, des campagnes de sensibilisation ou des manifestations. L’activisme pour les droits sexuels et reproductifs (DSRR) s’inscrit dans la même dynamique. Elle vise à revendiquer le droit fondamental de chaque individu à décider librement de son corps et de sa vie reproductive, sans jugement ni contrainte.
Cette lutte ,qui s’inscrit dans une longue histoire de luttes pour l’émancipation, vise à déconstruire les normes sociales restrictives et à garantir l’accès à des services de santé sexuelle et reproductive de qualité pour tous. A l’ère de la digitalisation, l’activisme pour les DSSR ou pour toute autre cause tire profit de la puissance des réseaux sociaux et autres plateformes en ligne.
Qu’est ce que c’est l’opposition digitale et en quoi elle est liée à l’activisme pour les DSSR ?
L’opposition digitale est un phénomène fréquent qui consiste à utiliser le digital pour s’opposer à des décisions , des pratiques sociales, des idées et bien d’autres… Elle se manifeste à travers une multitude d’actions, allant de la simple expression d’un mécontentement sur les réseaux sociaux à des opérations de plus complexes de hacking et bien d’autres…
L’opposition digitale soulève des questions importantes concernant la liberté d’expression en ligne, la protection des données personnelles et la surveillance des activités numériques. Elle cible également des activistes DSSR contemporain.es. En donnant leur avis, en montrant leur position face à des cause nobles, ils ou elles se retrouvent face à des internautes hostiles à leurs points de vue, au point de vouloir les museler et les harceler.
Comment se manifeste l’opposition digitale face à la lutte pour DSSR ?
Les défenseurs des DSSR utilisent largement les réseaux sociaux, blogs et autres plateformes numériques pour diffuser des informations et sensibiliser le public. Paradoxalement, ces mêmes outils sont détournés par les opposants pour mener des campagnes de désinformation et de harcèlement. Ces attaques se caractérisent par la propagation de fausses informations, la création de faux profils, le piratage de comptes et la diffusion de contenus diffamatoires. Les cibles peuvent être des individus, comme des activistes, ou des organisations.
Ces attaques numériques ont des conséquences graves : elles discréditent les défenseurs des droits, les exposent à des représailles et peuvent entraver leurs actions. Bénédicta ALOAKINNOU, Présidente de FJAD, en a fait l’expérience à plusieurs reprises : « Mes comptes ont été piratés et de faux profils ont été créés en mon nom pour diffuser des contenus diffamatoires à l’encontre de mon organisation et de moi-même. Nous avons dû renforcer notre vigilance et solliciter le soutien de nos alliés pour faire face à ces attaques. »
Qu’à t’il été fait au Blog Camp 2024 dans ce sens ?
Au cours du Blog Camp 2024 les participants ont acquis les outils nécessaires pour renforcer leur résilience en ligne et poursuivre leur combat en toute sécurité. Les experts ont souligné l’importance d’une maîtrise parfaite des enjeux liés aux DSR pour mieux argumenter et désamorcer les attaques. De plus, ils ont insisté sur la nécessité de bâtir des réseaux de soutien solides, comme l’a souligné Bénédicta ALOAKINNOU : « Lors de mon attaque, c’est grâce à une communauté d’organisations de jeunes et de collègues que j’ai pu surmonter cette épreuve. »
Les participants ont également appris à identifier et à gérer les différentes formes d’attaques en ligne, telles que les deepfakes et le harcèlement. Emmanuel GANSE, président de l’Association des Blogueurs du Bénin, a rappelé l’importance de choisir ses combats : « Il faut savoir si la personne fait le poids et adapter sa réponse en conséquence. » Le Capitaine NAHUM de la Police républicaine a complété ces enseignements en abordant les aspects de la sécurité physique, rappelant aux participants l’importance d’adopter les bons réflexes pour se protéger au quotidien. »
Elisée BONOU SODO