L’ONG Filles en Actions a réuni des acteurs de différents horizons ce jeudi 16 Novembre 2023 autour d’un atelier. L’idée derrière cette organisation est de mettre fin à ces violences sexuelles en sexistes au Bénin qui touchent les femmes et les enfants. L’atelier de mobilisation politique et sociale est une activité dans le cadre de la campagne »COMPTER POUR TOUTES ». C’est une campagne dont l’objectif est de quantifier les violences pour mieux les éradiquer. Plusieurs sujets ont été abordés au cours de l’atelier et de nombreux résultats en découlent.
L’urgence sur les violences sexistes et sexuelles au Bénin
Le discours inaugural de la présidente de l’ONG Filles en Actions, Brian SOSSOU, a planté le décor d’un dialogue nécessaire sur les violences sexistes et sexuelles (VSS) au Bénin. Au cœur des débats, une question importante est revenue. << Notre système de données actuel répond-il efficacement à la complexité des VSS ?>> s’interroge la présidente. A cet égard, cela appelle à une réflexion collective selon elle.
De plus, elle a mis en avant la nécessité d’intégrer une ligue pour agir sur les lois de finances et unir les acteurs impliqués dans la prise en charge des victimes. L’enjeu est clair. Il faut une ligne budgétaire qualitative pour la collecte des données sur les VSS. L’atelier devrait offrir une tribune pour partager des expériences, identifier les défis et envisager des solutions concrètes.
L’égalité des sexes, le maître-mot à mettre en valeur
L’honorable Sofiatou SCHANOU a ouvert l’atelier en mettant en avant l’égalité des sexes. Elle évoque dans son discours l’article 26 de la constitution béninoise qui proclame l’égalité entre hommes et femmes. En effet, elle fait remarquer le rôle essentiel des femmes dans le développement de la société. L’honorable appelle ainsi à une collaboration accrue avec les femmes dans tous les processus de développement.
Par conséquent, l’atelier est une opportunité de recommandations et de réflexions pour renforcer cette égalité. Le discours de l’honorable Sofiatou SCHANOU a jeté les bases d’une journée axée sur l’égalité des genres. Cette intervention a propulsé ainsi la campagne ‘’COMPTER POUR TOUTES’’ vers des objectifs concrets et réalisables.
La genèse du projet
La campagne ‘’COMPTER POUR TOUTES’’ s’inscrit dans la vision de sensibiliser 50 professionnels intervenant sur la prise en charge des victimes de violences sexistes et sexuelles. Les activités prévues comprennent un atelier multi-acteurs, la publication d’une tribune régionale, et une campagne digitale.
Le projet se veut être une réponse pragmatique au défi des VSS, en plaçant la nécessité d’avoir des données précises et accessibles au cœur de son action. L’atelier multi-acteurs, s’inscrit dans une démarche inclusive et collaborative. Il assure une prise de conscience collective et une mobilisation efficace contre les violences sexistes et sexuelles.
Le SIDoFFE-NG, une base de données fiable pour les VBG
Au cœur de la lutte contre les violences basées sur le genre, le Système intégré de données et relatives à la famille, la femme et l’enfant (SIDoFFE-NG) est un système collecte d’informations au niveau national. Dirigé par le Dr KASSOUMOU-HARARO, le directeur de l’Observatoire de la famille, la femme et l’enfant, le SIDoFFE-NG couvre quatre domaines essentiels. Il s’agit de la protection sociale, la protection de l’enfant, la promotion de la femme et du genre, ainsi que l’inclusion sociale des personnes handicapées, ajoutée récemment.
Les données, allant de 2019 à aujourd’hui, sont accessibles via une interface web et une application dédiée. Grâce à cette plateforme centralisée, les acteurs impliqués dans la lutte contre les VBG disposent d’un outil précieux pour étayer leurs actions et élaborer des stratégies efficaces. Le caractère exhaustif des données, couvrant divers aspects de l’action sociale, renforce la position du SIDoFFE-NG en tant que référence nationale en matière de statistiques administratives.
Des chiffres alarmants qui retiennent l’attention
Par ailleurs, derrière cette base de données se cachent des chiffres alarmants. En effet, de 2019 à fin mars 2023, le Bénin a enregistré 78 233 cas de violences basées sur le genre. 2 433 cas de violences envers les enfants ont été enregistrés au premier trimestre de cette année. En même temps, les statistiques révèlent une prévalence inquiétante des grossesses précoces. Ce type de violence touche principalement les jeunes de 15 à 17 ans.
Subséquemment, les données soulignent l’urgence de l’action dans la lutte contre les VBG. De surcroît, les premiers mois de 2023 ont révélé une augmentation significative avec 4 090 cas de violences basées sur le genre répertoriés. Plus précisément, 85% de ces VBG concernent des femmes. Les violences psychologiques, physiques et économiques s’inscrivent également dans cette triste tendance, avec 81% de femmes victimes.
Une kyrielle de propositions
Les discussions animées lors de l’atelier ont déjà engendré une série de propositions significatives. Une proposition majeure concerne l’élargissement de la portée des données. Il est important de prendre en compte les violences gynécologiques et obstétricales, ainsi que les expériences des personnes de la communauté LGBTQ+.
En réalité, cette extension vise à rendre compte de la diversité des victimes. De plus, la collecte incluant les histoires des victimes, au-delà des chiffres bruts s’avère nécessaire. Enfin, la recommandation d’associer activement les jeunes aux travaux et la nécessité d’inclure les violences faites aux hommes dans les données statistiques.
Yanick ZOUNTCHEGBE