Sept voix, sept émissaires engagées, portent le plaidoyer pour une plateforme cruciale pour l’avortement sécurisé au Bénin. Cela s’est effectué à la faveur d’un l’atelier national de plaidoyer et d’engagement. L’activité s’est tenue ce samedi 02 décembre 2023. Il s’agit notamment du plaidoyer pour la mise en place de la plateforme ‘’Je m’engage’’. La sonnette est lancée par le réseau Filles en Actions. Les discussions autour du plaidoyer ont eu lieu au siège du réseau.
L’avortement sécurisé au Bénin objet d’un plaidoyer
Brigitte N’KOUEI, coordinatrice du projet, évoque que les avortements clandestins vont au-delà la dimension médicale. En effet, ils reflètent les dynamiques sociales, économiques et culturelles touchant les femmes. Par conséquent, l’urgence d’une réflexion collective se dessine, mettant en lumière les risques vitaux et les séquelles psychologiques.
Pour résoudre cette problématique longtemps ignoré, il est nécessaire de mener des actions. De ce fait, le plaidoyer s’inscrit dans la création d’une plateforme. En réalité, cette plateforme devrait offrir des alternatives sûres pour exercer le droit à l’avortement sécurisé. Selon la présidente du réseau national Filles en Actions, Brian SOSSOU, « plusieurs femmes en meurent et y penser serait une démarche salvatrice ».
Création d’une plateforme pour l’avortement sécurisé au Bénin
Le plaidoyer se focalise sur un objectif essentiel. L’ambition est d’instaurer un espace où chaque femme peut exercer son droit à un avortement sécurisé sans compromettre sa vie. Cette innovation constitue un appel à une société soutenant ces droits fondamentaux.
La plateforme émerge de l’engagement des parties prenantes, avec 07 jeunes filles en première ligne. Ces championnes dévouées ont la mission cruciale de créer un réseau solide de référencement à travers les 12 départements du Bénin, ralliant 35 points focaux.
Les cibles clairement identifiées
Le plaidoyer s’adresse à des acteurs clés. Principalement, les professionnels de la santé représentent la principale cible identifiée. Cette cible rassemble des gynécologues, obstétriciens. Elle englobe également les sages-femmes, personnel médical, pharmaciens, psychologues, psychiatres, psychocliniciens.
Pour aborder le pôle juridique, le choix est fait sur les consultantes sages-femmes juristes, spécialistes en prévention des violences obstétricales et gynécologiques, ainsi que les juristes. Chaque sphère d’influence ainsi identifiée, un réseau humain et professionnel se tisse pour favoriser un changement profond.
Des discussions nourries sur le plaidoyer
L’atelier a également consacré un panel de discussions avec des professionnels de santé et un juriste. En premier lieu, Annick NONOHOUN AGANI, sage-femme et juriste estime que le droit à l’avortement au Bénin est un droit théorique. « Les dispositions existent mais dans la pratique nous ne remarquons pas cet accès à des soins sécurisés. De plus, le contexte social ne permet pas à la femme de décider librement de la suite de sa grossesse. Il faut que des dispositions claires soient prises pour limiter les violences gynécologiques et obstétricales. »
Ensuite, selon le Dr Comlan AGOSSOU, l’avortement demeure un droit restrictif. Le professionnel évoque que l’interruption volontaire de grossesse reste proscrite. Quoiqu’il est possible d’entamer le processus dès que le besoin est nécessaire. Cependant, précise-t-il « il persiste un problème de disponibilité et de renouvellement des outils de travail pour l’effectuer.
Par ailleurs, l’une des choses est de mettre en place le cadre législatif mais il urge de garantir l’accessibilité aux cernées. Le cadre législatif est contradictoire sur cette question de l’IVG informe Conaide AKOUEDENOUDJE, juriste et spécialiste des droits humains. « Bien que cela soit autorisé sur conditions, d’autres lois viennent bloquer la procédure. » selon le juriste. A ce jour, il faut une documentation des violations des droits humains.
Yanick ZOUNTCHEGBE