Du théâtre pour sensibiliser Tori-Bossito sur les violences basées sur le genre

Du théâtre pour sensibiliser Tori-Bossito sur les violences basées sur le genre

C’est une évidence que le théâtre est un moyen de sensibilisation pour lutter contre les violences basées sur le genre. La commune de Tori-Bossito l’a exposé ce 28 février 2024. Ils sont plus de 200 habitants de la localité à se réunir dans un effort concerté pour faire progresser cette lutte. L’événement a rassemblé diverses générations, religions et autorités. Cela a permis aux participants de partager leurs expériences, leurs idées et leurs aspirations pour une justice équitable à Tori-Bossito. L’initiative émane de l’ONG Filles en Actions. L’organisation a planifié un cadre de discussion suite aux deux premières activités tenues dans la localité. Cette rencontre marque donc la troisième activité de l’ONG cette année à Tori-Bossito. Ceci renforce son engagement à sensibiliser sur les lois existantes en matière de SSR-VBG au Bénin et leur application concrète dans la commune.

La pertinence de cette soirée

La nécessité d’une telle action est manifeste. Elle découle d’un constat fait après un atelier de collecte de données en 2023. L’atelier s’est tenu sur les voix, les vécus, les besoins et les priorités des jeunes concernant les droits en santé sexuelle et reproductive. Manifestement, le constat évoque la récurrence des cas de violences basées sur le genre. De plus, le nombre des cas de violences sexistes et sexuelles interpelle à Tori-Bossito.

<< Cette réalité est d’autant plus préoccupante qu’elle déshumanise nos filles, sœurs et mères, soulignant ainsi l’urgence d’agir pour mettre fin à ces violences. >> selon Brian SOSSOU, présidente de l’ONG Filles en Actions. Face à cette situation, il est essentiel de sensibiliser davantage la population. En dehors de cela, l’urgence est de renforcer les politiques en la matière, de mettre en place des mécanismes de soutien et de protection des victimes, ainsi que de promouvoir l’accès à l’information et aux recours.

Le cauchemar de Akouavi

La pièce de théâtre présenté au cours de l’évènement reflète les réalités dans la localité. En effet, c’est l’histoire de Bob, issu d’une famille aisée qui séduit Akouavi avec son argent. Akouavi, trompée par la richesse, accepte la proposition de Bob d’avoir des relations intimes avec lui. La jeune fille a tenté d’acheter des préservatifs à la pharmacie. Hélas, les pharmaciennes lui on fait remarquer son jeune âge. En conséquence, Akouavi tombe enceinte. Mais pas que. Elle est réduite au silence par crainte de sanctions parentales.

Confrontée à une grossesse non désirée, ses amies lui conseillent une interruption volontaire de grossesse. Malheureusement, le drame s’est produit. Les comprimés conseillés à elle entraînent des complications. Le père de Bob, désirant protéger son fils, contacte le commissaire pour étouffer l’affaire. Le représentant de la loi reste ferme dans ses principes et arrête le père de Bob malgré les menaces.

Des réflexions se mènent

Suite à cette histoire, des réflexions sont nécessaires. Conséquemment, les autorités locales invitées pour l’occasion ont fourni des informations au public en matière de violences basées sur le genre. Autour de la table, le commissaire de Tori-Cada, le chef du centre de promotion sociale, une leader religieuse, le facilitateur du cadre de concertation de lutte contre les VBG à Tori et une représentante d’une organisation de la société civile. Au cours des discussions, les panélistes ont examiné divers cas de VBG courantes dans la commune. Il s’agit des violences conjugales, les violences psychologiques, les violences économiques, des violences sexuelles, etc.

L’autorité judiciaire, a expliqué que la population les craint. Cependant, le commissaire a apporté des assurances quant à la prise en charge légale de ces situations. Les panélistes encouragent les citoyens à se tourner vers le centre de promotion sociale pour obtenir de l’aide et du soutien. De plus, ils pourraient se rendre au commissariat ou appeler les numéros verts en l’occurrence le 138.

Une soirée qui porte ses fruits

La soirée a suscité des réactions positives et encourageantes parmi les participants. Le maire de la commune de Tori-Bossito, Rogatien AKOUAKOU, a témoigné du sens impactant de cet évènement. « Cette soirée nous rappelle que Tori-Bossito ne doit pas être un terrain fertile pour les violences basées sur le genre. Mon rêve est que d’ici cinq ans, nous n’en parlions plus dans notre commune et que nous l’éradiquions. » a –t-il affirmé à la fin de la soirée.

Par ailleurs, Quenum Céline, habitante de la localité, a pu passer des heures d’apprentissage. Elle s’estime heureuse car, dit-elle, « Cela nous donne beaucoup d’information. Les enfants ont eu de bénéfice et les parents également. Nous avons pu avoir des informations par rapport au circuit de dénonciation ce soir ».  D’autre part, les commentaires dans le rang des participants et les expressions de visages prouvent à suffisance l’impact positif de la soirée sur eux.

Yanick ZOUNTCHEGBE

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