Le dîner de plaidoyer Filles en Actions a eu lieu ce 25 Août 2023 à la mairie de Ouidah. Cet évènement fait partie intégrante du camp national de plaidoyer Filles en Actions. L’objectif du camp est de faciliter l’accès au droit et à la justice pour les filles au Bénin. Après deux semaines de préparation, les jeunes filles béninoises ont exposé les défis de leurs communautés. Les autorités présentes ont pris acte de ces défis et annoncent des actions imminentes.
Le dialogue essentiel et les actions durables
L’ONG Filles en Actions, représentée par sa secrétaire générale Brigitte N’KOUEI, a marqué l’importance du dialogue entre les filles et les autorités. Elle a relevé le pouvoir de ces interactions pour créer des changements durables à travers des politiques. De plus, la représentante évoque qu’il est nécessaire de développer des mécanismes garantissant un environnement éducatif sûr et égalitaire.
Pour le réseau national, le dîner est le point de départ de plusieurs actions. Brigitte N’KOUEI rapporte que « Le dîner marque le début d’un dialogue essentiel entre les filles du Bénin et les autorités et institutions. Des institutions qui ont le pouvoir de créer des changements forts catalytiques par des politiques durables, de voter, promulguer des lois.»
Les avancées reconnues, les filles plaident
Le cœur de l’événement a résidé dans les voix des jeunes filles elles-mêmes. Bella DOSSA, leur représentante, a reconnu les avancées réalisées tout en mettant en lumière les défis persistants. Elle a exhorté les autorités à prêter attention aux difficultés rencontrées par les filles dans différentes régions. Dans son discours, elle remet en question leur statut et les politiques existantes.
Bella DOSSA a souligné que : « Les actions concrètes pour nos droits ont fait leurs preuves, mais permettez-nous chères autorités, d’élever nos voix, pour exprimer haut et fort les multiples défis auxquels nous sommes confrontées dans nos différentes localités, lesquelles remettent en question notre statut de personne humaine, de jeunes filles et qui remettent aussi en question les politiques existantes. »
Le plaidoyer à travers l’art
Les participantes ne se sont pas tenues uniquement aux paroles. Le plaidoyer a pris plusieurs formes durant ce dîner. A travers des prestations artistiques conçues pour la circonstance, elles ont présenté les maux auxquels elles font face. Les scènes exposées illustrent les violences basées sur le genre et le harcèlement sexuel. Ces performances ont renforcé l’importance de lutter pour la justice et l’égalité des filles.
Le premier sketch traduit le silence de la société face aux problèmes des filles. Il a relevé le mutisme des parents, la faible disponibilité des centres de promotions sociaux et le regard de la population. Pour le second sketch, il s’est agi d’une situation de harcèlement sexuel en milieu scolaire. Les filles ont mis en scène un cas où l’enseignant use des notes comme moyen de pression. En ce qui concerne le dernier tableau, il a été question du poids des normes socioculturels sur l’émancipation de la fille.
Engagement des autorités et actions concrètes
Les différentes allocutions au cours du dîner de plaidoyer ont connu l’intervention de la première autorité de Ouidah. Le maire de la ville, Christian HOUETCHENOU a souligné que la lutte pour l’égalité des sexes ne se limite pas à un événement. Il a exprimé la nécessité d’un engagement collectif continu pour les droits des filles et des femmes. Si la charité bien ordonnée commence par soi-même, les engagements se sont rapidement transformés en actions concrètes.
Au nombre de ces engagements, la construction de toilettes adaptées pour les filles à Ouidah. Ceci afin de garantir une gestion menstruelle adéquate. Le maire annonce des chantiers à bâtir dans les jours prochains. «Nous allons commencer déjà par construire à Ouidah des toilettes adaptées pour les filles dans les écoles pour une bonne gestion de la période menstruelle en mettant en place un système d’assainissement. » a-t-il notifié.
Le MASM et l’INF s’engagent
Florent MAKOYA a représenté la ministre des affaires sociales et de la micro finance pour la cérémonie. Il annonce une pérennisation des mesures en cours. « Au regard de tout ce qui est fait, nous nous engageons à poursuivre les actions que nous faisons déjà. Nous allons poursuivre les actions de sensibilisation, les actions d’information et de formation. L’accent sera mis sur la sanction. Nous allons assurer un environnement sans violence pour les filles des départements. » Selon lui.
L’Institut National de la Femme a également donné sa parole pour la prise en compte des plaidoyers des filles. Sa première autorité, Maître Huguette GNACADJA, rassure que « L’INF s’engage à l’entretien d’un dialogue entre parent et enfant. Nous allons également sensibiliser des prestations pour un accès aux services et produits relatifs à la SSR. Nous nous engageons à la protection des filles contre les enseignants et formateurs prédateurs et contre toute pratique dont on attribue la justifications par la religion visant à contrôler la sexualité des filles et des femmes »
Le dîner de plaidoyer a connu la participation de plusieurs organisations féministes, militant(e)s féministes du Bénin. La direction départementale de la santé a également pris part à l’évènement.
Yanick ZOUNTCHEGBE