L’ONG Filles en Actions a célébré la journée internationale des droits des femmes ce 05 avril 2024. Environ un mois après le 08 mars, l’organisation s’est rendue aux côtés des filles et femmes de Tori-Bossito pour la célébration. L’occasion a été parfaite pour faire entendre encore une fois la voix des femmes. Ceci à travers des plaidoyers et une marche pacifique. Le but de l’activité est d’engager les filles, les femmes et les autorités politiques et sociales de Tori-Bossito dans la rédaction d’un document stratégique. Il s’agit d’un document de positionnement pour renforcer les droits des femmes à Tori. De plus, cela va amplifier leur participation communautaire. L’essentiel des discussions s’est tenue dans l’enceinte de la mairie de Tori-Bossito.
La marche pacifique pour ouvrir la journée
C’est sous un soleil chaud et éclatant que la journée débute à Tori à 8h. Les rues de la localité ont accueilli la délégation pour une caravane spéciale. Colorée et dynamique, la caravane a traversé les rues, accompagnée de participants brandissant des pancartes et une bannière communicante. La musique et les pas de danse rythment le parcours. En effet, la caravane a pris son départ au marché Tori-gare, point de rassemblement initial.
Ensuite, cap sur le commissariat de Tori-gare. Dès lors, les filles et femmes de Tori font entendre leur voix à travers un plaidoyer vibrant. Après cette étape, les caravaniers parcourent environ deux km jusqu’au guichet unique de protection sociale. De même, exercice de présentation de plaidoyer se répète avec le responsable du guichet unique de protection sociale. En réalité, cette caravane a offert aux participants l’occasion de se détendre avant d’entamer les travaux de réflexion.
Des plaidoyers alarmants et interpellant
Les plaidoyers exposent la réalité locale et appellent à l’action. Face à cette réalité, les femmes de Tori veulent mettre fin à leur souffrance quotidienne. Par conséquent, au commissariat, Gwladys GBEDO a présenté le plaidoyer devant le commissaire. « Nos quartiers manquent de patrouilles policières quotidiennes, exposant les femmes à la violence et à l’agression. De plus, les victimes de violences sexistes et sexuelles ont du mal à accéder à une assistance judiciaire et juridique en raison d’un manque d’information. Il y a également des craintes de ne pas être écoutées et des témoignages de l’injustice qui règne dans nos sociétés », souligne-t-elle.
Le but va au-delà d’une simple journée de marche pacifique ou de réflexion. En conséquence, les filles et femmes de Tori exigent un engagement clair de la part des autorités locales. Au GUPS, Vivera GBETOHO, plaiyante, rappelle l’importance de cet engagement : « Il est de notre devoir de veiller à ce que les recommandations de cet atelier ne restent pas lettre morte. Elles doivent être mises en œuvre de manière efficace et durable. Cela nécessite un engagement continu des autorités locales, des organisations de la société civile et de chaque individu. »
Réfléchir sur les droits des femmes à Tori
Après l’effort physique, place à la réflexion mentale. Et, pour réussir l’exercice, des cercles de réflexion communs ont été constitués. L’objectif principal est d’encourager la participation active des jeunes filles de la commune de Tori-Bossito dans l’identification des défis. De plus, ces cercles ont pour but la formulation des aspirations et la proposition de solutions visant à promouvoir leur statut, leurs droits et leur bien-être dans la société.
Les discussions ont eu lieu autour des thématiques préoccupantes. Elles ont porté sur la paix et la sécurité des femmes, puis la sororité pour renforcer les liens de solidarité entre les femmes. En dehors cela, la participation politique des femmes, le financement des politiques de développement de la femme a été au menu des réflexions. Enfin, il s’est agi des droits en santé sexuelle et reproductive, ainsi que les violences sexistes et sexuelles. En résumé, toutes les thématiques pour mettre en lumière les droits des femmes à Tori.
L’urgence d’agir
D’autre part, cette activité tient sa source des constats manifestes effectués sur le terrain. En effet « La violence patrimoniale fait ravage ! » pense Brian SOSSOU, présidente de l’ONG Filles en Actions. Poursuit-elle, « Le changement climatique est en défaveur de nos besoins et agit négativement sur la productivité sociale et économique des femmes! ».
Par ailleurs, pour les femmes de Tori, il est nécessaire d’agir. Elles trouvent le bien fondé des actions de l’ONG Filles en Actions. « Cela nous permet de comprendre que la journée du 08 mars n’est pas une journée festive. Nous avons des problèmes ici à Tori et nous pensons qu’il faut agir » selon une habitante de Tori-Bossito, Madame LOGBO.
Finalement, l’une des phases importantes de l’activité a été l’exposition artistique interactive. Elle a facilité la compréhension des réalités que vivent les filles. Cette journée d’intenses activités influence sans doute le respect des droits des femmes à Tori.
Yanick ZOUNTCHEGBE